Dans le système de la Majeure Cinquième, la redemande de 1 SA, après un changement de couleur au palier de un, crée une situation parfois difficile pour le répondant, faute d'enchères limites. Les redemandes faites au palier de deux sont considérées comme faibles, et celles faites au palier de trois comme impératives de manche. Les seules enchères propositionnelles sont 2 SA et la répétition avec saut de la couleur annoncée en réponse. La solution initialement admise consistait à considérer les annonces au palier de deux comme ambiguës et impératives pour un tour.
Pour résoudre ce problème, Jean-Marc Roudinesco a mis au point une convention, publiée en novembre 1977, et lauréate d'un trophée attribué par la presse internationale en 1978 aux meilleurs gadgets parus l'année précédente.
Avec le temps et le retour d'expérience des experts, celle-ci a été simplifiée, pour donner la version présentée ci-dessous.
Après les séquences:
l'enchère de 2 ♣ est un relais artificiel demandant à l'ouvreur de préciser son complément dans la couleur du répondant (deux ou trois cartes).
Les réponses sont les suivantes:
Il faut noter, que l'ouvreur ne précise sa force que s'il possède trois cartes dans la majeure de son partenaire. D'autre part, ces réponses sont indépendantes de la couleur d'ouverture et de la majeure du répondant.
La convention doit être utilisée quand le répondant détient une majeure cinquième ou plus, et des ambitions de manche ou plus.
Elle doit être utilisée, également, avec six trèfles (cinq trèfles après l'ouverture de 1 ♣) et une main faible. Une redemande de 3 ♣, quelle que soit la réponse, impose à l'ouvreur de passer.
De façon précise, le répondant doit avoir:
Dans le premier cas, l'utilisation de la convention a pour but de rechercher un fit de trois cartes chez le partenaire. Dans le deuxième cas, le fit est assuré puisque le partenaire promet au moins deux cartes par son enchère de 1 SA. L'utilisation de la convention a pour but de rechercher une force maximale chez le partenaire, en vue d'une manche. Avec une force supérieure, la manche dans la majeure peut être demandée directement. Enfin dans le troisième cas, l'objectif est de jouer un contrat partiel à trèfle, meilleur que 1 SA.
Après la réponse de 2 ♦ (deux cartes dans la majeure du répondant):
Dans l'exemple n°1, Sud promet cinq piques et quatre cœurs, et une force dans la zone Zr3 (10 à 11 points H), son enchère n'étant pas impérative. L'ouvreur pourra:
Dans l'exemple n°2, Sud promet cinq piques dans une répartition balancée, une force dans la zone Zr3 (10 à 11 points H), et demande au partenaire de conclure à 3 SA, avec une force maximale.
Dans l'exemple n°3, Sud promet cinq cœurs, une force dans la zone Zr4 ou plus (11 ½ points H ou plus), un arrêt carreau et l'absence d'arrêt pique. L'enchère est impérative de manche. Il demande au partenaire de conclure à 3 SA avec un arrêt pique.
Les réponses de 2 ♥ et de 2 ♠ donnent des informations précises. Le répondant peut, le plus souvent, conclure en passant ou en déclarant la manche. S'il répète sa couleur ou annonce une nouvelle couleur au palier de trois (sauf 3 ♣, enchère d'arrêt), la séquence est impérative de manche (exemple n° 1).
La séquence 1 ♣ (ou 1 ♦) - 1 ♠ - 1 SA - 2 ♣ - 2 ♥ - 2 ♠ n'est pas impérative. En effet, l'ouvreur montre un soutien de trois cartes à pique avec une force minimale; le répondant revient dans sa couleur au palier minimal, avec une force insuffisante pour la manche (exemple n° 2).
Enfin, les séquences 1 ♣ (ou 1 ♦) - 1 ♥ - 1 SA - 2 ♣ - 2 ♠ - 3 ♥ et 1 ♣ (ou 1 ♦) - 1 ♠ - 1 SA - 2 ♣ - 2 ♠ - 3 ♠ montrent une ambition de chelem. L'ouvreur ayant promis un soutien et une force maximale, la situation est impérative de manche. Avec une ambition limitée à la manche, le répondant conclurait directement à la manche (exemple n° 3).