Les mains sont classées selon leur répartition dans l’une des quatre catégories suivantes :
On appelle mains semi-régulières celles qui comportent exactement deux doubletons (répartition 5-4-2-2, 6-3-2-2).
La force d’une main fait l’objet de deux évaluations distinctes, la première avant la découverte d’un fit, la seconde après la découverte d’un fit.
La première a été inventée par Milton Work, et adoptée par la suite par Albarran et Goren. Elle a été modifiée à la marge par Bernard Charles et Jérôme Gigault, reprenant en l’améliorant une étude statistique réalisée par Jean-René Vernes et Bernard Charles.
Jean-René Vernes et Bernard Charles ont réalisé une étude statistique et publié leurs résultats en 1995 au travers du livre intitulé "Évaluation des mains au bridge". Bernard Charles et Jérôme Gigault ont complété cette étude grâce à l'examen d'un plus grand nombre de donnes, et l'ont diffusée puis révisée en mars 2008. C'est le résultat de cette étude que nous proposons d'appliquer.
La seconde a été validée par la même étude statistique menée par les trois mêmes auteurs.
La force d'une main est évaluée en points d'honneurs appelés points H chez les francophones, points HCP (High Card Points) chez les anglophones.
Le compte de points inventé par Milton Work, et adopté ensuite par Albarran et Goren, est adopté par l'ensemble des joueurs du monde entier. Ce mode d'évaluation s'applique plus généralement aux contrats joués à sans-atout, avec des couleurs de cinq cartes maximum. Il ne concerne que les points d'honneurs ou points H.
Il a le mérite de la simplicité et de l'efficacité. Le barème est le suivant:
On aboutit, ainsi, à une table des pourcentages dans laquelle on réussit 3 SA avec 25 points H dans le camp, dans 60 % des cas, valeur qu'il faut adopter, et avec 24 points H dans seulement 47 % des cas.
De même, on réussit 6 SA avec 32 points H dans le camp, dans 60 % des cas, valeur qu'il faut adopter, et avec 31 points H dans seulement 43 % des cas.
Un couleur de cinq cartes apporte une plus-value. Mais d'une part, si les deux mains du camp comportent chacune une couleur de cinq cartes, les plus-values ne se cumulent pas, d'autre part, il faut tenir compte de la qualité de la couleur de cinq cartes, et enfin la prise en compte de cette plus-value décale la table des pourcentages.
Tout ceci doit conduire à être tès prudent sur la prise en compte des points de longueur, ou points L, préconisés par le Système d'Enseignement Français. On peut toutefois utiliser le compte HL pour l'ouverture.
La présence ou l'absence de Dix et de Neuf conduit à l'application du barème ci-dessous, quand on joue un contrat à Sans-atout.
On peut appliquer le même principe pour les Neuf, qui valent ¼ point.
Un jeu très faible doit être dévalué de 1 point.
Par contre, les combinaisons d'honneurs, les honneurs secs et les doubletons d'honneurs ne doivent faire l'objet d'aucune plus ou moins-value.
Jouer à sans-atout avec une couleur de six cartes ou plus relève du jugement du bridgeur. On peut envisager un contrat de 3 SA avec 24 points H et une couleur de cinq cartes, ou 23 points H et une couleur de six cartes, ou encore 22 points H et une couleur de sept cartes. mais il faut avoir le temps d'affranchir la couleur longue. Celle-ci doit, donc, être suffisamment forte.
Ce mode d'évaluation s'applique aux contrats joués à l'atout
Les Rois, Dames et Valets des couleurs autres que l'atout doivent être dévalués en appliquant le barème suivant:
La valeur des atouts doit être appréhendée, ici, par leur nombre, qu'il faut comptabiliser au niveau du camp. La situation de référence est huit atouts dans le camp. On compte deux points pour le neuvième atout et un point pour les suivants. Mais on ne compte pas le point du dixième atout avec les atouts 5-5, ni le point du onzième atout avec les atouts 6-5 ou 7-4. Avec moins de huit atouts, on doit retrancher deux points par atout manquant.
Pour les coupes, on compte un point pour le doubleton, deux points pour le singleton et trois points pour la chicane, plus précisément quatre points pour une chicane avec au moins quatre atouts et trois points pour une chicane avec au plus trois atouts. Les valeurs des doubletons ne s'ajoutent que partiellement, de sorte que la valeur de deux doubletons est pratiquement égale à un point.
Le compte DH* est H* + D
On réussit 10 levées, soit une manche en majeure, avec 27 points DH* dans 53 % des cas, valeur qu'il faut adopter, et avec 26 points DH* dans seulement 41 % des cas.
On réussit 11 levées, soit une manche en mineure, avec 30 points DH* dans 51 % des cas, valeur qu'il faut adopter, et avec 29 points DH* dans seulement 38 % des cas.
On réussit 12 levées, soit un petit chelem, avec 33 points DH* dans 48 % des cas, valeur qu'il faut adopter, et avec 32 points DH* dans seulement 35 % des cas.
Pour les honneurs secs et les doubletons d'honneurs dans les couleurs autres que l'atout, on applique le barème suivant:
On définit les points L à la couleur en comptant un point par carte au delà de la quatrième dans les couleurs autres que l'atout. Les points H et D sont assez indépendants. Il y a, par contre, une importante duplication de valeurs entre les points D et L. Il est, donc, contre-indiqué de les additionner. la présence d'une couleur longue à côté de l'atout doit être appréciée par le seul jugement du bridgeur.
C'est l'estimation, a priori, du nombre de levées d'honneurs et de longueur réalisables par une main, sans considérer d'éventuels problèmes de communication.
Par exemple, l'As compte pour une levée, le Roi pour une demi-levée, le groupement As-Dame pour une levée et demie, etc...
La quatrième carte d'une couleur de quatre ou cinq cartes est estimée à une demi-levée, et à une levée pour des couleurs plus longues. La cinquième carte et les suivantes sont estimées à une levée.
Cette estimation est particulièrement adaptée aux mains unicolores.
C'est l'estimation a priori du nombre de levées d'honneurs à perdre par une main placée en face d'une main nulle en points H et de distribution moyenne, sans considérer les éventuels problèmes de communication.
Chaque couleur comporte au maximum trois perdantes: on compte une perdante par gros honneur manquant parmi As, Roi, Dame.
Cette estimation est particulièrement adaptée aux mains bicolores.